
Par Claude Monnier : Tous les habitants de la planète se rappellent ce qu’ils ont ressenti au moment de l’assassinat de JFK (s’ils étaient de ce monde) ou du 11 septembre 2001. De même, tous les cinéphiles se rappellent ce qu’ils ont ressenti au moment de la projection d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal ! Ici comme là : un sentiment de stupéfaction, suivi d’une minute de silence… Si bien que l’annonce l’an dernier de la mise en chantier d’un Indiana Jones 5 nous a bien laissé dubitatifs. Pire peut-être : au bout de quelque temps, ce projet nous a laissés indifférents.

Mais la disparition récente de Jean-Paul Belmondo nous a fait comprendre le prix qu’il fallait accorder au cinéma populaire tel qu’on le concevait autrefois, à l’époque d’Octopussy, de L’As des as ou d’Indy 2 : haut en couleur et surtout sans prétention. La prétention – à ne pas confondre avec l’ambition – est la pire ennemie du cinéma, et sans doute de l’art en général. Ce qui a amoindri 007 SPECTRE, le dernier James Bond, ce n’est pas seulement sa mollesse, mais bien sa prétention et sa solennité (espérons que Mourir peut attendre rectifiera le tir). Or, il est certain que la saga Indiana Jones n’est jamais tombée dans ce travers et il y a fort à parier que le cinquième épisode n’y tombera pas.

Mais, me direz-vous, Indy 4 ne se prenait pas non plus au sérieux, et pour quel résultat ! Sauf que pour ce quatrième épisode, Spielberg n’y croyait plus, étant devenu ces dernières décennies un cinéaste sombre et réaliste. C’est pourquoi l’arrivée de l’homme d’or à la barre nous rassure : l’auteur de Copland n’est certes pas le roi de la gaudriole mais c’est un noble artisan, intègre, sincère, qui a l’amour de la mise en scène à l’ancienne, en « dur », avec des personnages bien écrits, et c’est tout ce qu’il faut.
De plus, les premières photos du tournage, en Angleterre, ont un air savoureux… de Blake et Mortimer. Et ça c’est un très bon point. L’histoire semble d’ailleurs se dérouler dans les bonnes vieilles sixties. Après le Graal, Indy serait-il à la recherche de Camelot ? d’Excalibur ?…

Il faut avouer que dans le contexte actuel, voir à nouveau un film d’aventures à l’ancienne sans cet haltérophile de Dwayne Johnson, sans héros en collant flashy, sans Cate Blanchett en Playmobil, sans fiston joué par le beauf Shia, voir un film épique en cinémascope avec de l’Histoire et de la Mythologie, avec une véritable musique symphonique de John Williams, avec au casting les gueules burinées de Mads Mikkelsen et d’Antonio Banderas, et surtout ce personnage véritablement iconique et si bien conçu d’Indiana Jones, dont l’interprète, Harrison Ford, conserve une certaine classe et ressemble de plus en plus au vieux Gary Cooper… eh bien oui, il faut avouer, et malgré le triste souvenir d’Indy 4, que ce prochain Indiana Jones… fait envie et fait rêver.
Claude Monnier
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